Marie-George Buffet : « Je ne suis pas que la candidate du PCF »

Marie-George Buffet, interviewée par 20 minutes (édition du 5 janvier 2007).

Serez-vous la candidate de la gauche communiste ou d’une gauche élargie ?
Je ne suis pas que la candidate du PCF, je continue dans la démarche de rassemblement antilibéral que je porte depuis deux ans. Je veux m’adresser aux hommes et aux femmes de gauche, qu’ils soient communistes, socialistes, écologistes... Il faut absolument battre la droite en mai et ouvrir une nouvelle majorité de gauche antilibérale. Ma candidature a l’ambition d’une candidature de gouvernement pour porter un projet de transformation sociale. Il faut que cette fois-ci, la gauche ne déçoive pas.

Mais l’idée d’une candidature unique antilibérale a échoué ...
Cela a échoué car des préalables ont été mis, comme celui de dire que le candidat ne pouvait pas être un chef de parti. On s’est heurté au problème de la candidature, mais cela n’empêche pas de continuer. J’espère que pour les législatives, nous réussirons à présenter des candidatures communes. Je ne fais aucune OPA sur ce rassemblement.

Patrick Braouezec, député PCF, ne vous soutiendra pas. Il parle même de « trahison » ...
Je me refuse à des propos de cette violence. Il y a eu un débat politique au sein du parti, et 81 % des communistes ont souhaité ma candidature. C’est un choix démocratique. Le moment n’est pas aux épithètes, mais à l’urgence sociale. Notre combat doit être de battre la droite ultralibérale de Sarkozy, pas de nous juger les uns les autres.

L’idée d’une candidature antilibérale unique est donc définitivement enterrée ?
On a fait le constat qu’il n’y a pas de consensus. Maintenant, il faut entrer en campagne. Il serait irresponsable d’attendre de nouvelles négociations.

Quelle est votre stratégie vis-à-vis du Parti socialiste ?
Je vise une ambition majoritaire dans la nouvelle gauche. Le PS a désigné sa candidate. Ségolène Royal porte un programme qui, selon nous, n’est pas apte à changer réellement la vie des Français. D’autres positionnements sont nécessaires. Menons le débat présidentiel et après on verra les résultats du premier tour et le comportement des électeurs.

Le droit au logement opposable est au coeur de l’actualité. Quelle est votre position ? Je dis oui au droit opposable, mais pour qu’il soit réel et pas seulement un slogan, il faut construire énormément de logements sociaux. Il faut surtout parler emploi, car si des gens se retrouvent à la rue ou dans des foyers, c’est parce qu’ils sont au chômage ou travaillent dans une grande précarité pour des salaires de misère. Nous proposons la mise en place d’un taux plafond des loyers. Une famille ne devrait pas consacrer plus de 20 % de ses revenus au loyer.

Sur la question du logement, les partis de gauche se sont-ils fait doubler par les associations ?
Il ne faut pas opposer les uns aux autres. Les associations mènent une action remarquable, mais des élus se battent aussi sur le terrain. Certains élus et certains partis ne font rien pour le logement social, d’autres, comme le PCF, agissent.

Recueilli par B. B.