LA COMMUNE DE PARIS - DU 18 MARS AU 28 MAI 1871

En mars 1871, la situation est explosive à Paris. Les parisiens, humiliés par la défaite face aux Prussiens, subissent depuis cinq mois le siège de la capitale par ces derniers. Les parisiens sont abandonnés par le gouvernement de Défense Nationale qui a capitulé face à l’ennemi.

Le 17 mars 1871, Adolphe THIERS, le chef du pouvoir exécutif, assemblée à majorité monarchiste, et son gouvernement se réfugient à Versailles.
Le 18 mars, il lance contre la capitale cinq corps d'armée qui tentent de s’emparer par surprise des 227 canons de la garde nationale placés sur la colline de Montmartre, canons érigés par les parisiens pour se défendre contre l'ennemi. Mal conçue, la manœuvre échoue et l'insurrection éclate. Les généraux chargés de s'emparer des canons sur la butte, Lecomte et Thomas, sont fait prisonniers et sont battus à mort par la foule. Les Gardes nationaux fraternisent et se rallient au peuple.

Les insurgés se constituent en Comité Central à l'Hôtel de Ville et proclament la "Commune de Paris" 28 mars 1871.

Le pouvoir versaillais veut mater le mouvement insurrectionnel. 73 jours de siège et de combats de rue s'achèvent sur la "semaine sanglante" (21 au 28 mai 1871).
La Commune de Paris est noyée dans le sang : plus de 20 000 parisiens sont abatus aux pieds des barricades ou fusilliés quatre par quatre dans les jardins du Luxembourg. 36 000 autres sont faits prisonniers dont 13 0000 seront condamnés aux travaux forcés, 4 000 à la déportation en Nouvelle Calédonie ou encore exécutés.
Pour exorciser cet épisode, le clergé et la bourgeoisie Parisienne décide en 1873 d'ériger la basilique du Sacré-Coeur à Montmartre, à l'endroit où a commencé le 18 mars 1871 la Commune de Paris. Les lois d'amnistie n'interviendront qu'en 1880.

Les massacres de la Commune ont ouvert l'aire moderne de la répression, répression massive (10 fois plus de victimes en une semaine que pendant les 15 mois de la Terreur de 1793). Les photos des communards morts, alignés en d'interminables rangées, sur le sol ou dans leur cercueil, avec leur numéro d'identification sur la poitrine, préfigurent les images de fosses communes ou de génocides du XX siècle.

De cet épisode, à la fois glorieux et tragique, le mouvement ouvrier devait tirer la nécessité de se doter d'organisations indépendantes et structurées : création du Parti Ouvrier en 1880 par Jules Guesdes et Paul Lafarge (gendre de Karl Marx), naissance de la CGT en 1895.