PREMIER MEETING UNITAIRE - LE MANS 6 NOVEMBRE

Réunis au Mans pour un premier "meeting unitaire", plusieurs leaders de la gauche antilibérale se sont livrés lundi soir à une violente charge anticapitaliste tout en évoquant la délicate question d'une candidature unique pour la prochaine présidentielle.

Devant les quelque 1500 personnes rassemblées dans le "Centre des expositions" du Mans, José Bové, très applaudi, a estimé que "l'unité" impliquait de "respecter toutes les parties prenantes".
Insistant sur cette "unité" sans laquelle "on n'arrivera pas à gagner", le leader altermondialiste a également estimé qu'elle ne serait pas possible sans la présence du porte-parole de la ligue communiste révolutionnaire (LCR) Olivier Besancenot, grand absent de ce premier meeting antilibéral sarthois.
"Tant qu'il manquera une personne à la tribune, l'unité ne sera pas faite. C'est pour cela que je t'attends Olivier et que j'espère que tu seras à nos côtés aux prochains meetings", a t-il dit.
Dans l'hypothèse d'une véritable unité rassemblant tous les mouvements ayant milité pour le non à la constitution européenne en 2005, le leader paysan croit à une victoire possible à la prochaine élection présidentielle. Il demande aux partis de gauche un "désistement réciproque" pour le mieux placé au deuxième tour.

Marie-George Buffet a attaqué "le productivisme qui gâche les ressources" et "détruit notre planète" ou a encore stigmatisé "la casse sociale". Se référant à la victoire du non à la constitution européenne, la secrétaire nationale du PCF a appelé de ses voeux un programme qui ne soit "pas seulement une profession de foi" mais "un programme de gouvernement porté par une majorité d'hommes et de femmes" qui vont former "une énorme chaîne humaine et citoyenne".
Se prononçant pour une gauche qui ne soit pas "mollassonne" mais "une vraie gauche antilibérale", elle a également souhaité que le prochain candidat "qui portera ce rassemblement le fasse sans a priori et sans frontières".

Clémentine Autain, adjointe au maire de Paris apparentée communiste, et qui pourrait aussi prétendre à l'investiture du mouvement antilibéral pour l'élection présidentielle, a été accueillie, à l'instar de José Bové, avec beaucoup de chaleur.
Elle a appelé la direction de la LCR à rejoindre le mouvement et dénoncé "le hold-up blairiste" qui s'exerce, selon elle, au sein du PS. Le rassemblement le plus large possible va être nécessaire pour "faire exploser la chape de plomb du bipartisme".

Plusieurs autres personnalités politiques ou associatives ont participé à ce premier meeting, dont le député communiste Patrick Braouzec ou le président de la fondation Copernic, Yves Salesse. Initié par les quelque 700 collectifs de gauche opposés au projet de constitution européenne, le mouvement antilibéral a prévu de désigner par "consensus" son candidat les 9 et 10 décembre. Son prochain meeting est prévu lundi à Grenoble.